Ça pourrait sembler évident : pour être heureux au travail, il suffit d’être (très) bien payé ! La réalité, plus complexe, pourrait bien bousculer quelques idées reçues.
L’idée que les salariés trouvent leur bonheur au travail grâce à leur chèque à la fin du mois ? C’est du passé. De nombreux instituts se sont penchés sur cette question, et la vision de Peter Warr, professeur émérite à l’institut de psychologie du travail de l’université de Sheffield en Angleterre, apporte une réflexion éclairante sur le sujet.
La check list du bonheur au travail ?
S’il ne néglige pas que la contrepartie financière est un élément important, le professeur Warr a établi une liste des 11 autres facteurs qui nous permettraient d’être plus heureux au travail :
- Se sentir autonome.
- Utiliser ses compétences et en apprendre de nouvelles.
- Avoir des objectifs pertinents.
- Être sur un poste aux tâches variées.
- … et clairement définies.
- Avoir chaque jour des contacts (clients, collègues…), du relationnel (où l’on reparle de l’importance de la pause-café au travail, qui permet de créer des interactions informelles entre les services, les positions hiérarchiques…).
- Profiter : d’une certaine sécurité physique (le travail n’est pas dangereux pour la santé).
- De reconnaissance sociale.
- De soutien de la hiérarchie (avec la culture d’une hiérarchie plus plate, favorisant la proximité).
- De perspectives d’évolution.
- Et d’un sentiment de justice au sein de l’entreprise.
Pourtant, le baromètre mensuel Viavoice / France Info indique que 51 % des Français ne s’estiment pas assez bien payés quand le classement « Happy At Work », réalisé chaque année par le site Meilleures-entreprises.com, indiquent que 52,2 % des Français sont heureux au travail. On pourrait y voir un rapport de cause à effet, mais toujours selon l’étude « Happy At Work », les entreprises où l’on est le plus heureux en France cultivent avant tout le sentiment de confiance, de proximité, et donnent le sentiment de progresser professionnellement. Le salaire ne ferait pas tout !
Ailleurs dans le monde
Et dans les autres pays du monde, on s’en sort comment ? Selon le dernier rapport Ipsos sur le sujet du bonheur au travail dans le monde, la France ne serait que le 12e pays où on sent le plus épanoui professionnellement. Ce sont respectivement les États-Unis, le Chili et le Brésil (3e ex-aequo), le Mexique (2e) et plus étonnamment l’Inde (1er) qui sont les meilleurs élèves. Étonnant quand on sait qu’au pays de Gandhi, le salaire moyen est de 220 €, les employés indiens n’ont que 12 jours de congés par an et le système de retraite n’existe que depuis 2015.
Le bonnet d’âne revient au Japon, mais le résultat est moins surprenant. Car malgré un salaire moyen plus élevé qu’en France, les Japonais travaillent en moyenne 60 heures par semaine et prennent très peu de vacances. Le gouvernement a d’ailleurs dû faire voter une loi pour obliger les salariés à prendre au moins 5 jours de vacances par an…
Être heureux au travail, mais pour quoi faire ?
Mais d’ailleurs, est-il vraiment important de se sentir heureux au travail ? Toujours selon Peter Warr, c’est même indispensable puisque l’épanouissement professionnel promet une meilleure créativité, une meilleure productivité et de meilleures relations sociales entre les collaborateurs.
Et quelles sont les choses qui nous rendent malheureux au travail ? De nombreux critères sont à prendre en compte, d’une rémunération qu’on pense injuste à… notre voisin de bureau trop râleur, le critère considéré comme le cauchemar des salariés français.
Moralité : l’argent (du salaire) ne fait pas le bonheur (au travail). A bien méditer avant d’accepter votre prochaine opportunité !
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