Pour faire fructifier mon épargne, je décide d’investir les marchés financiers. Je sais qu’il y a quelques risques, mais je peux favoriser des placements en obligations plutôt qu’en actions si je veux éviter de tout perdre.
Bien qu’elles soient toutes les deux rangées dans la catégorie des valeurs mobilières, les actions et les obligations ne représentent pas la même chose.
Commençons par les actions. Elles composent le fameux CAC 40 à Paris. Lorsqu’une entreprise a besoin d’argent frais, elle peut faire appel aux investisseurs présents en Bourse. En clair, elle met en vente des parts de son capital qui peuvent être achetées par d’autres entreprises, des investisseurs institutionnels (les boursicoteurs les appellent les « zinzins ») ou des particuliers.
En achetant des actions d’une entreprise, un investisseur en devient actionnaire. Résultat : il a un droit de regard sur la gestion de la société. Et il peut s’exprimer lors de l’assemblée générale qui a lieu au moins une fois par an. En général, les « petits » actionnaires que sont les particuliers sont représentés par des associations lors de ces grandes réunions. L’autre conséquence d’un rachat d’actions est la possibilité d’avoir une place dans le management de la société. Lorsque des fonds d’investissement achètent la majorité des titres d’une entreprise, ils en prennent le contrôle et peuvent la diriger.
Du côté des obligations maintenant, l’actif n’est pas une part du capital de l’entreprise mais un prêt qui lui est accordé. Cette fois, la société fait appel aux investisseurs pour emprunter de l’argent, avec la promesse de le rembourser au bout d’une période définie. C’est comme si je devais prendre un crédit à ma banque : je dois m’engager à rembourser le capital et les intérêts déterminés par un taux et une durée. C’est la même chose sur les marchés obligataires ! La banque est l’investisseur et l’entreprise qui emprunte devra payer des intérêts à la fin du crédit.
Différence n°2 : dividendes contre intérêts
L’autre grande différence entre les actions et les obligations vient de la rémunération donnée aux investisseurs. Pour rémunérer l’apport en capital ou en prêt dont elles bénéficient, les sociétés utilisent deux moyens :
- Les dividendes rémunèrent les actionnaires. Pour les remercier d’avoir amené des liquidités en achetant des parts de capital, les administrateurs de l’entreprise décident le versement d’une somme aux investisseurs. Ces dividendes sont pris le plus souvent sur les bénéfices de la société. Chaque action est ainsi rémunérée. Mais attention : le versement d’un dividende n’est pas obligatoire,
- Les intérêts rémunèrent les acheteurs d’obligations. Comme tout emprunteur, l’entreprise rembourse le capital et les intérêts à la fin de la durée du prêt.
Différence n°3 : risque ou rendement ?
Le meilleur investissement est celui qui est équilibré entre le risque et le rendement. En mettant de l’argent dans une entreprise ou en en prêtant à l’Etat ou à une société, on espère au minimum récupérer sa mise ! Si l’on gagne de l’argent à la fin de l’engagement, on réalise une plus-value ; si l’on en perd, on parle de moins-value.
En général, les obligations sont (presque) une garantie de plus-value. En effet, le taux d’intérêt est calé dès l’émission des titres et garanti. A la fin du crédit, le prêteur récupèrera donc la somme initiale et les intérêts. Surtout, il devient créancier de l’entreprise. Donc même en cas de liquidation, il sera parmi les premiers à être remboursé, si besoin en vendant le patrimoine professionnel de la société.
A l’inverse, un investisseur sur le marché des actions n’a aucune garantie. S’il achète des parts d’une entreprise en Bourse à un prix P, il ne sait pas à l’avance comment va évoluer ce P. Car tout dépend des résultats de l’entreprise : si elle connaît des difficultés, les investisseurs n’auront plus confiance en elle, cèderont leurs actions et le prix P va baisser. Dans ce cas, les derniers actionnaires, lorsqu’ils vendront, perdront de l’argent : ils auront acheté à un tarif supérieur au prix de revente. C’est la moins-value !
Dans l’autre sens, si la société a de bons résultats, les parts de son capital vont s’apprécier sur les marchés. Si un actionnaire présent depuis le début au capital décide de vendre, il gagnera de l’argent, c’est la plus-value ! Une précision : tant que les actions n’ont pas été vendues, la perte n’est que virtuelle… et les cours peuvent encore remonter.
Sommaire