Lorsque les familles s’agrandissent, le poste « garde d’enfant » a toutes les chances de coûter de plus en plus cher. Pour concilier vie pro et perso, les crèches d’entreprise sont un bon compromis car les employeurs prennent en charge une partie des coûts. Découverte de ce type de crèches.
Concilier vie professionnelle et vie parentale n’est pas facile… Heureusement, des mesures ont été prises pour permettre aux deux parents de continuer à travailler. C’est la grande idée qui sous-tend la vogue des crèches d’entreprises.
D’après l’Observatoire de la Parentalité en Entreprise, « la crèche d’entreprise est une structure d’accueil de jeunes enfants dont les places sont majoritairement réservées aux salariés de ces entreprises et/ou d’administrations« . Et comme toutes les structures qui accueillent des jeunes enfants, ces établissements doivent obtenir une autorisation des collectivités locales.
En 2010, le ministère de la Santé évaluait à environ 15 000 places les propositions en crèches d’entreprise. Soit 3% de l’offre d’établissements de gardes d’enfants. En face, la demande des familles semble aussi limitée. Selon le rapport « Modes de garde et d’accueil des jeunes enfants en 2013 » publié par trois ministères, seuls 1% des enfants de moins de 3 ans passent leurs journées dans la crèche gérée par l’entreprise de l’un de leurs parents. Reste à identifier la cause de ce peu d’engouement : est ce qu’une offre plus importante inciterait les familles à choisir les crèches d’entreprise ? Ou est ce que ce mode de garde ne répond tout simplement pas aux besoins des parents ?
Quelques éléments de réponse sont fournis dans un autre document, le Baromètre 2013 de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale de l’Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE). A la question « Parmi ces mesures, quelles sont d’après vous les trois meilleures, en tant que salarié-parent ? », 18% des personnes interrogées citent la mise en place de « solutions permanentes de garde des enfants », un chiffre qui grimpe à 26% chez les 25-34 ans. Ce service arrive devant les solutions ponctuelles de garde et les accès à des services comme un pressing ou des entreprises de travaux à domicile.
Les crèches d’entreprise soutenues par des aides publiques
Sans être plébiscitée par une majorité de salariés, l’installation d’une garde d’enfants au sein de l’entreprise serait appréciée par des familles. Mais toutes les sociétés ne sont pas égales face à ce problème. L’OPE donne une autre information : les « solutions permanentes de garde d’enfants » sont mises en place en majorité dans les entreprises de plus de 1000 salariés. La moitié d’entre elles gèrent des crèches internes, contre 3,50% seulement des sociétés de moins de 10 salariés. Autre enseignement : l’opération arrive en tête des mesures mises en oeuvre par le management à partir de 100 salariés.
Depuis 2010, un mouvement a été initié pour doper le secteur des crèches d’entreprise. L’objectif principal est de faire baisser le coût de ce service pour les sociétés qui seraient prêtes à franchir le pas. C’est dans ce but que le crédit d’impôt famille a été doublé et permet à une entreprise de déduire 50% de ses dépenses pour la crèche de ses impôts sur le revenu ou sur les sociétés. Attention quand même au plafond du crédit placé à 500 000 euros !
Beaucoup de dépenses d’investissement et de fonctionnement font partie de la base de calcul du crédit d’impôt :
- Salaires des assistantes maternelles ou EJE chargées de la garde des enfants,
- Loyers du local s’il n’appartient pas déjà à la société,
- Achats du matériel permettant de faire fonctionner la crèche et d’occuper les enfants,
- Frais d’entretien de la crèche,
- Primes d’assurance.
Si l’établissement de garde d’enfants est géré par le comité d’entreprise – obligatoire à partir de 50 salariés – le dispositif du crédit d’impôt a un fonctionnement particulier. En clair, c’est la société qui en bénéficie directement, et pas le CE, au titre de sa contribution à la crèche. Peu importe que les dépenses d’investissement et de fonctionnement transitent par la personne morale du comité d’entreprise.